L’UPAJA hors-les-murs avec le collectif Sprague, au Doc!

En mars à Champ Libre, nos ateliers en détention sont toujours au point mort en raison de la crise sanitaire.. alors on avance où on peut, et on accompagne les jeunes de l’UPAJA sur ce cycle pro et créatif de réalisation de bijoux en argent !

L’objectif : accompagnées des supers bijoutières du collectif sprague, repartir au bout de 4 séances avec une paire de créoles, une bague ou un pendentif fait maison. Au passage, de nombreuses techniques de bijoutiers professionnels seront transmises aux jeunes : martelage, poinçonnage,… de quoi susciter des vocations ! Une petite visite des ateliers d’artistes du Doc! nous est aussi proposé : photo argentique, céramique, travail du bois, du métal, de nombreux ateliers y accompagnent des artistes et des artisans dans la réalisation de leurs oeuvres.  Retour en images sur notre première journée à l’atelier, et récit de Clarisse qui nous raconte son intervention (intewievée par Unt) :


Le collectif Sprague est un regroupement d’artisans et d’artistes. Ils se sont mobilisés pour partager un atelier sur la création de bijoux avec les jeunes de l’Upaja. Clarisse, membre du collectif, nous raconte cette expérience.

Nous avons entendu parler de Champ Libre par la colocataire d’une des résidentes du collectif, et assez naturellement nous avons eu envie de collaborer. L’association a déjà pour projet de créer des événements ouverts à tous ; en septembre par exemple nous avons fait des portes ouvertes avec de petites initiations. Comme nous voulions continuer à partager avec d’autres personnes, Champ Libre était une super opportunité.

L’atelier était organisé en plusieurs séances. Nous avons proposé aux participants de réaliser une bague, des boucles d’oreilles ou un pendentif en argent. Les techniques utilisées sont les mêmes : découpe dans le métal, mise en forme, martelage pour faire des effets de matière, et à la fin une soudure. Les trois objets différents permettaient aux participants de choisir quelque chose qui leur plairait.

Cela fait énormément de matériel à transporter ! La première fois nous nous sommes rendus à l’Upaja, avec des chevilles, c’est-à-dire des morceaux de bois à pincer sur la table pour pouvoir travailler, et tous les outils… En plus du temps pris à tout installer, les tables n’étaient pas à la bonne hauteur pour ne pas se faire mal au dos ; par la suite, nous sommes donc allés à l’atelier. Mais c’était important de se rendre là-bas pour une première approche, pour donner aux jeunes l’envie de faire l’effort de venir par la suite.

Il y avait au départ cinq jeunes et cinq soignants à participer. Nous nous sommes adaptés au fur à mesure, et la troisième séance qui consistait en une initiation à braser du métal, c’est le terme technique pour la soudure, a été réalisée en demi-groupe. Tous les jeunes ont pu finir leur bijou, sauf un qui ne pouvait pas venir à la dernière séance ; un accompagnateur l’a fini pour lui. Aucun n’avait jamais touché à ces techniques, mais ils s’en s’ont tous super bien sortis ! Nous avons eu de bons retours, d’autant que nous avions permis de personnaliser un maximum les bijoux, par exemple avec des lettres à frapper pour pouvoir écrire un prénom. Cela leur a permis de s’exprimer un peu.

À la base, l’objectif de ce genre d’ateliers c’est d’empêcher l’isolement. Mais pour au moins une des participants, c’était plus que ça ! Elle créait déjà des bijoux en pâte fimo, qu’elle montre sur son compte Instagram. Elle était contente d’en apprendre plus sur les techniques. En tout cas, il nous semble que cet atelier a été très demandé par les jeunes.

Nous avons beaucoup aimé l’animer, et serions partants pour le refaire ! Les contraintes de temps et d’espace nous servent d’entraînement pour de futurs projets. Et on saurait encore mieux comment s’y prendre !