Il l’a fait ! Reda a couru les 19 et 20 ami dernier 24h d’affilée pour l’association Aïda !

 Félicitations à lui et aux autres Robins qui ont participé au semi-marathon avec courage et détermination !! 


La cagnotte en ligne pour Aïda est toujours disponible, si vous souhaitez les encourager à continuer leurs actions, et en attendant la revue de presse et les photos de la journée, on vous partage le beau témoignage de Reda sur cette journée particulière :


Bonjour à tous, je reviens sur la journée du 19 mai et ce fameux 24H !
Je suis arrivé sur les lieux de la course trente minutes avant le départ, déterminé et impatient de découvrir cette épreuve si spéciale. Un peu interrogatif, car curieux de savoir comme cela allait se passer. En arrivant, je rencontre Guillaume Laroche (Champion de France 2015 du 24H), que je n’avais vu que par visio-conférence. Je suis très heureux de le rencontrer et d’échanger avec lui. Je revois également Léa (de l’association AIDA) et le fait de la revoir me surmotive même si je lui cache ma fougue, je ressens une sensation paticulière.
Puis, une dizaine de minutes avant le départ, mes deux directrices viennent me rassurer, me retirer un peu de pression avec des mots justes, en me disant qu’elles étaient de tout coeur avec moi, et que si mon objectif kilomètrique n’était pas atteint, elles seraient tout de même très fières, que si je venais à rencontrer un souci je ne devais pas hésiter à les solliciter…
Une fois ces mots posés,le départ arrive. Il est quatorze heures et, symboliquement, Madame Lorentz ( La directrice) et Léa prennent le départ avec moi. A ce moment précis, les voyant à mes côtés, mon réservoir de motivation et ma jauge de détermination grimpent à leur maximum. En effet Madame Lorentz symbolisait tous les efforts mis en oeuvre pour cette course: toutes les démarches, le soutien, l’accompagnement, la confiance à mon égard; et Léa pour la cause qu’elle représente magnifiquement avec son équipe.
Bien entendu, pour que le départ reste encore un peu plus dans les mémoires, celui-ci fut lancé sous des trombes d’eau ! ET C’EST PARTI !
Je remarque que Guillaume se place directement sur la pancarte symbolisant un tour et fixe sa montre. Au bout de quelques tours, mes accompagnatrices me quittent pour laisser la place au Père Pierre (Aumônier) qui m’accompagne sur quelques tours, en échangeant avec moi sur son passé de footballeur. Puis ce fut au tour de mon ami Dany, qui s’était lancé le défi de réaliser trois heures avec moi, de se lancer. Tout se passe parfaitement, première heure avalée, la deuxième aussi ! Bertrand (Ancien moniteur de sport) se joint à nous pour faire quelques tours. On se perd dans nos discussions, pendant que Guillaume veille au grain en me signifiant que l’allure a augmenté : « Allure spécifique, allure spécifique, calme, calme! »
Samy, toujours aussi précieux,veille à l’organisation, au ravitaillement. Dany s’accroche, se bat, et relève finalement son défi ! Trois heures. Magnifique.
Arrive donc la quatrième heure de course, Guillaume fait un point et me demande quelque chose qui, sur le coup, m’intrigue et me fait cogiter. En effet, il me demande si tout va bien car au bout de quatre heures les premiers signes de fatigue lui apparaissent. Venant d’un mec comme lui, champion de France qui a écumé les 24H, je me dis que la suite va être corsée.
Premier palier symbolique pour moi : 18H30 (et 4H30 de course): toute la foule qui était présente s’évapore car il est l’heure de la remontée. D’un point de vue visuel et sonore, cela change d’un coup !
Arrive Fabien, surveillant à la MC Poissy, un relais qui me tenait à coeur car une très bonne personne et un bon sportif. Très heureux de partager cela avec lui. Objectif ? Battre les 3H de Dany. 3H05 plus tard, l’objectif est atteint, un peu dans la dificulté pour lui qui est plus un coureur de 800 ! Super relais.
20H : Guillaume doit partir : il me trouve bien au niveau de l’allure, me conseille d’anticiper la nuit en me couvrant,et me donne rendez-vous le lendemain à sept heures. Il paraît confiant, il croit en moi et cela me motive avant d aller affronter l’inconnu.
La nuit tombe. Sont présents Stephen (le pompier) et deux surveillants : Jamy et Masque Adidas. Je suis toujours sur une allure de 10,5 km/h au bout de 8H de course.
Arrivent sur la cour deux surveillantes et cinq surveillants, il est 22H, je suis sur la cour de promenade. Bizarre mais très plaisant, je vois que les surveillants sont en tenue de sport.
10H de course, je suis entouré par cinq surveillants. Niveau partage, niveau rigolade, je ne pense plus au physique, je me dis : c’est inédit ! Du jamais vu, on vit un moment exceptionnel, une première dans l’histoire ! J’atteins un délai que je n’ai jamais affronté et commencent les premiers pépins. Physiquement au top, mentalement aussi, toujours aussi déterminé, Aîda me maintient focus sur mon objectif… mais la galère arrive : mon estomac me plie en deux, j’essaye de discuter, de penser à autre chose, mais rien à faire, je vis mes premiers moment difficiles ! J’hésite à changer mon protocole de ravitaillement, mais, borné comme je suis, je refuse de tenter quelque chose d’autre. Accompagné par mes surveillants, j’essaye de faire bonne figure, mais rien ne passe, le sucré m’écoeure, les boissons énergétiques je n’en peux plus, donc je m’acroche à l’eau gazeuse. Je reviens sur mes relayeurs qui, je pense, m’ont permis de ne pas stresser et de faire comme si de rien n’était. Jamy qui décroche mais continue d’avancer à environ 4km/h, déambulant digne du clip « Thriller » avant d’être pris de vomissements. Les trois autres finissent leurs relais (50 minutes pour l’un, 2h pour un autre, 3H pour le dernier et Jamy… 4H30 sur piste mais seulement 20 km parcourus).
Mention spéciale au Masque Adidas qui s’est occupé des ravitaillements dignes du staff du Bayern de Munich !
Mon estomac ne va pas bien depuis déja plus de 4H, j’ai dans la tête le fait d’absolument finir, il est 3H du matin, il reste 11H de course: comment vais-je faire ? Malgré tout, l’allure est maintenue et cela me rassure !
Arrive en piste Stephen, surveillant et pompier. Ayant déjà couru avec lui, je le sais capable d’avaler 3H à mes côtés. Il est 6H du matin, le soleil se lève, la grosse fatigue arrive, le froid me saisit et c’est pour moi le moment le plus difficile. Toujours accompagné de Stephen, plus un mot, pilote automatique, le calme total, plus un bruit, nous luttons pour ne pas nous endormir ! Très dur !
7H, j’attends Guillaume, 7H30 il arrive et je lui annonce 168 km ! Il sourit, très satisfait, je lui explique mon problème de ventre, il prend Samy et aménage mes ravitaillements.
8H, retour de tout le monde, mon estomac se calme, Guillaume m’accompagne un peu. Un autre ami, Rémy, m’accompagne aussi ! Je vois Madame Lorentz moitié inquiète, moitié rassurée. Le bruit, les gens, les encouragements me permettent de rester éveillé. Stephen me laisse en ayant avalé 5H09 de course, mon plus gros relayeur, d’une grande aide !!!
Arrive 10H du matin, 16H de course: un autre surveillant, Joe, qui m’avait promis d’être là, tient sa parole et court une heure à mes côtés.
17H de course : je serre les dents jusqu’à la barre des 200 kilomètres que je franchis au bout de 19H30 de course. Tout le monde crie, m’applaudit, ce qui me vaudra, par ma faute, de faire les prochains kilomètres dans le dur. Erreur de célébrer trop tôt, saute de concentration et punition instantanée.
21H de course : Le « moniteur de sport », accompagné de son bras droit, coordinateur sportif, commencent à courir avec moi pour un magnifique relais d’une durée totale de 12 minutes qui a fait honneur à la devise de Coubertin : « L’important c’est de participer »…
22H de course : je sais que Madame Lorentz, Léa et mes amis de Champ Libre arriveront pour la dernière demi-heure de course. Il me reste 1H30 à m’accrocher et 30 minutes de bonheur. C’est à ce moment là qu’arrive Myrtianna, une intervenante informatique, à qui je dis bonjour, et, ne voulant pas me déconcentrer, elle me rétorque un « CHUT, TU TE TAIS ET TU COURS ». Rarement quelqu’un m’a recadré de la sorte ! Magnifique, je suis mort de rire dans ma tête.
1H30 plus tard, ma camarade me laisse, et je réalise que tout le monde se met en place pour mon arrivée. Arrivent enfin Roxanne et Yves de Champ Libre ainsi que Léa et son équipe que j’attendais avec impatience. Ils m’accompagneront une dizaine de minutes en compagnie de Madame Lorentz. A dix minutes de la fin, je me permets de lâcher les jambes pour me faire plaisir. Le dernier kilomètre, sous les cris et les applaudissements, les visages radieux de la foule, ont été pour moi d’une très grande émotion, que ma pudeur a préféré conserver.
1 minute, 30 secondes, 5,4,3,2,1 …… 227,521 kilomètres !
Quelques étoiles filantes dues à mon sprint. Etonnement je marche, Samy est rassuré, tous mes amis m’entourent. Le visage de Léa est radieux, Madame Lorentz enfin rassurée, à l’air heureuse. Madame Céna me félicite. Travail accompli me dis-je, et, cerise sur la gâteau, Guillaume, une référence, me félicite et me semble très satisfait de la distance parcourue !
Magnifique journée, tous les objectifs sont atteints. Plein de belles rencontres, plein d’émotion et de moments très très spéciaux dus à l’endroit. Un partage, un oubli total de la barrière détenus/administration et une cause défendue !
JOURNEE PARFAITE !
Un grand merci à mes directrices d’établissement qui m’ont permis de défendre la cause portée par Léa
Un grand merci à Guillaume, un grand Monsieur ! J’espère que ce n’est que le début d’une grande et belle amitié sportive !
Merci à Champ Libre, éternellement reconnaissant.
Merci aux surveillants qui m’ont aidé et accompagné.
Merci au personnel médical.
Merci à tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont encouragé (Sur place, réseaux sociaux, …)
Merci à Stéphanie Gicquel pour ton livre, en espérant te rencontrer un jour.
Et pour finir merci à Léa de nous avoir apporté la lumière avec ton association.
Robin