Atelier de vulgarisation de recherches scientifiques à Réau

Unt, nouvelle bénévole à Champ Libre, a discuté avec Mia de l’atelier qu’elle a animé en juillet 2018 avec Garance. Retour d’impression sur cet atelier de vulgarisation de la recherche scientifique mené sur trois jours avec les femmes incarcérées au Centre Pénitentiaire Sud Francilien de Réau.

Unt’- Bonjour Mia, tu as fait ton premier atelier avec Champ Libre, est-ce que tu pourrais nous raconter un peu comment ça s’est passé ?

Mia – J’ai animé pour Champ Libre un atelier scientifique destiné aux femmes. Il s’est déroulé pendant les vacances scolaires, ce qui a permis de mettre en place un format particulier sur quatre jours d’affilée. C’était une première ! Mais ça s’est révélé très bien pour les participantes, qui ont pu percevoir une continuité dans les sujets abordés.

L’atelier se voulait très vulgarisé, accessible sans avoir de connaissances scientifiques. Il y a quelques années j’ai créé un site, T’sais Que, pour inciter les gens à s’intéresser plus à la recherche scientifique. J’ai organisé mes sujets autour de petits “fun facts” que j’avais construit il y a quelques temps pour T’sais Que : savez-vous par exemple que la lune n’est pas ronde ?

En partant d’un fait qui interpelle un peu, on peut creuser et aborder de nombreux sujets. La première journée nous avons discuté de biodiversité et d’environnement, notamment en parlant d’espèces animales. Puis nous avons consacré un jour et demi au biomédical, et enfin parlé d’étoiles et de matière.

Qui était le public de l’atelier ?

Le public était assez varié, notamment en âge : des femmes de 30, 40 ans, une infirmière de 80 ans ! Du coup leurs connaissances étaient variées aussi. Une personne avait travaillé dans le domaine de l’environnement. Certaines ne parlaient qu’espagnol… Nous avons quand même réussi à nous comprendre, et ça a été très animé, avec beaucoup de questions.

Je n’ai pas voulu imposer un plan, un discours descendant. Tout a évolué en fonction de leurs questions et de leurs intérêts, en se perdant parfois dans des sujets pendant un quart d’heure ou plus.

Lorsqu’on a évoqué le biomédical, un des sujets les plus discutés a été celui du SIDA. Comment il s’attrappe, est-ce qu’il a réellement été créé dans un labo… ? En parlant de science, les sujets abordés peuvent être assez proches des préoccupations quotidiennes !

Je pense que l’atelier a beaucoup intéressé les participantes. Je crois aussi qu’elles auraient souhaité pouvoir continuer sur le sujet, en tout cas elles ont demandé des sources en ligne, des moyens d’en savoir plus.

Et toi, qu’en as-tu pensé ?

C’était la première fois que je mettais les pieds en prison et je ne savais pas à quoi m’attendre, notamment avec des femmes. Au final la discussion a pu être assez libre, même autour de sujets sensibles comme la sexualité, avec la question religieuse en fond. A aucun moment la conversation n’a été agressive, les participantes étaient très ouvertes. J’ai senti leur avidité de connaissances et l’intérêt pour le domaine. J’avais l’impression de leur apporter énormément, et ça m’a beaucoup apporté aussi.