Champ Libre a participé au projet SONDE proposé par la compagnie la Conflagation et l’association Animakt à la maison d’arrêt pour femmes de Fleury-Mérogis, en proposant un cycle d’atelier sur un de nos sujets préférés : l’astrophysique !!! Au programme lors de 4 demi-journées intensives la tête dans les étoiles, accompagnées par Aude de Champ Libre : l’immensité du système solaire, les échelles de distances dans l’univers, l’astronomie des hautes énergies et les trous noirs massifs, la structure de l’univers et la relation espace-temps.. cinq chercheurs.euses de l’observatoire de Paris se sont relayé.e.s auprès des participantes nombreuses et motivées. Suzy Collin-Zahn, l’une de ces chercheuses, nous confie son ressenti dans une interview donné à notre bénévole-journaliste Unt !

Comment avez-vous rencontré Champ Libre ?

J’ai reçu un courrier d’un collègue, que je ne suis pas sure de connaitre de visu, qui travaille à l’Observatoire de Paris. Il m’a demandé, à moi et quatre autres personnes, si je voulais intervenir dans le cadre d’un atelier à Fleury Merogis, à la maison d’arrêt des femmes. C’est simplement comme ça que ça s’est fait. On a reçu une petite formation, une mise au courant sur comment ça allait se passer… Puis nous avons fixé des dates pour quatre groupes, prévu et envoyé à l’avance nos diaporamas. Le jour J, je me suis rendue à la Maison d’arrêt avec une bénévole nommée Aude et nous avons passé une partie de l’après midi avec ces jeunes femmes. Les mesures sanitaires ne sont pas un obstacle : nous avions le masque sur la figure le plus souvent possible, nous étions assez dispersées dans la salle… En fait, c’est exactement comme partout ailleurs !

Comment se sont déroulés les ateliers ?

Nous avons animé quatre ateliers d’astrophysique sur des sujets différents : les planètes habitées hors du système solaire, le système solaire lui-même, pour lequel l’animateur avait amené une maquette. Une autre collègue a présenté des éléments sur des objets qui rayonnent à des énergies extrêmement élevées et qu’on observe actuellement grâce à des téléscopes spécifiques. Moi, j’avais préparé un diaporama avec pas mal de petites vidéos sur les objets que l’on trouve dans l’univers, si l’on parcours la galaxie, puis si on en sort, jusqu’aux confins de l’univers… Que rencontre-t-on ? J’en suis arrivée aux trous noirs, et j’ai eu beaucoup de questions là-dessus, donc nous avons passé un certain temps sur leurs propriétés étranges. Certaines des participantes connaissaient bien le sujet, étaient très renseignées, suivaient l’actualité là-dessus… Nous avons aussi parlé de la vie dans l’univers. On a vraiment pu discuter, elles avaient entendu beaucoup de choses mais avec parfois des imprécisions scientifiques ou de petites faussetés. 

Que retenez-vous de l’expérience ?

C’était ma première expérience en détention, et je suis tout à fait prête à le refaire ! Même s’il faudrait pour cela aller dans un autre lieu, car j’ai déjà raconté à ce groupe tout ce que je pouvais. J’étais très contente du déroulé de l’atelier, mais aussi de pouvoir me confronter à ce milieu clos que je ne connais pas du tout. Le groupe était très vivant, et les participantes très intéressées.

Photo libre de droit par Guillermo Ferla sur Unsplash