On commence la rentrée à fond les ballons avec l’AG annuelle ! On avait préparé quelques petites choses pour la faire en avril… finalement ça a dû être repoussé, mais on a d’autant plus besoin de vous tous.tes en septembre pour remobiliser, requestionner, ou re-orienter même peut être…

Samedi 5 septembre 2020

de 11h à 18h (suivi d’un apéro)

À la Base, 31 rue Bichat 75010 Paris

QUI ?

Cette AG sera une occasion de nous retrouver après l’été et le printemps que nous avons passé loin les uns des autres et pour nous remobiliser après quelques mois bien difficiles pour les personnes auprès de qui nous intervenons. Bénévoles, amis, anciens intervenants et participants, curieux, partenaires… vous êtes tous très bienvenu.es pour venir réfléchir / découvrir / débattre de nos actions.

POURQUOI ?

L’AG nous permet de faire le bilan de l’année 2019 mais surtout de réfléchir ensemble aux enjeux à venir. Au programme : petit déjeuner en danse et en douceur, repas préparé ensemble et partagé (vous n’avez rien besoin d’amener), frise et bilan financier, présentation et vote du conseil d’administration, et enfin « on se mobilise » en petits groupes de travail.

COMMENT ?

Venez avec vos questions, vos idées, une adhésion à jour, et en vous inscrivant (afin que l’on prépare suffisamment de !)

Pour adhérer, c’est par là >>> https://bit.ly/2ut4eJn
✒ Pour vous inscrire, ici >>> https://bit.ly/2XiJXld

Avec le confinement, nous ne pouvons pas tenir l’AG de Champ libre, qui pourtant est un moment fort de partager les envies des un·es et des autres, nos expériences, nos regards. Riches de ces échanges, nous construisons ensemble à ce moment-là, les grandes orientations pour l’année à venir.

Pour « prendre la température » de vos envies et de vos réflexions, et mieux cibler les débats à avoir ensemble quand on pourra enfin se reparler de vive voix, le CA de Champ libre lance une petite papote, le

dimanche 3 mai

de 15h à 16h30

Au programme :

  • des discussions en petits groupes de 3 : pour faire connaissance et creuser un peu les motivations (ou démotivations) du moment, en lien avec les sujets de Champ libre (lien social, prison, exclusion sociale…). Avec une modalité légère pour garder une trace de ces échanges (surprise!) : ça pourra nourrir comme ça notre AG future.
  • un temps bref de débrief collectif.

Tout ça par zoom, c’est magique.

Pour nous rejoindre, contactez nous ici, et surtout, il faut être à jour dans ses cotisations !  Pour adhérer à Champ libre pour l’année 2020, c’est par ici.

Depuis le samedi 14 mars, les bénévoles et intervenants de Champ libre n’interviennent plus en prison et en CHRS. Il nous fallait absolument trouver le moyen d’agir. Notre raison d’être, le lien social, est particulièrement mis à mal aujourd’hui et il est d’autant plus important de nous adapter rapidement.

L’expérience d’enfermement qu’on est en train de vivre peut-elle permettre d’ouvrir la discussion et un début de conscientisation de ce qu’est l’enfermement ? Qu’est-ce que ça veut dire, la privation de liberté ? Ce que met en relief le confinement c’est que nous partageons tous un besoin fondamental : c’est ce lien social avec les proches, qui fait de notre quotidien quelque chose de vivant.

Certes, nos activités habituelles sont suspendues, mais nous ne sommes pas arrêtés là. Alors que se passe-t-il ?

Des lettres aux détenu.es

Nous avons décidé de mettre en place une correspondance épistolaire avec toutes les personnes détenues dont on avait le contact pour leur dire qu’on pense à eux et elles. 

C’est un appel à ceux qui se sentent l’envie de prendre la plume. Si vous êtes motivé.es, contactez-nous ! Pour en savoir plus sur nos motivations sur ce projet Maï-Liên en parle également dans un live facebook (min 30′) avec la Base.

Des visio conf sur les prisons

Une première rencontre a été organisé avec Kevin Chausson du CGLPL pour qu’il nous fasse le point sur la situation des prisons françaises face au Coronavirus. Nous continuons l’organisation d’événements publics avec un live prévu dans les jours à venir sur le Coronavirus en prison, et un Apéro POP psychiatrie et enfermement.

Des actions communes inter-associatives et un soutien à l’OIP

Face aux limites que l’on rencontre chacun dans nos missions, nous avons voulu nous regrouper avec d’autres associations afin de réfléchir ensemble à nos actions possibles et réunir nos efforts. Une rencontre s’est faite mercredi 15 avril avec dans un premier temps des représentants du Genepi, l’ANVP, Permis de Construire, l’Association Prisme, la Cimade, le GMP, Médecin du monde, la Croix Rouge et Lire pour en sortir. Quelques bénévoles de Champ libre se mobilisent également avec l’OIP pour travailler à la réédition du Guide du prisonnier.

Et pour l’Assemblée Générale…

Prévue le samedi 25 avril, elle est bien entendue repoussée. Nous vous tiendrons informé de la date choisie. Mais on souhaite vous proposer un format de rencontres en petits groupes.. on vous en dis plus rapidement !

 

Depuis fin 2018, Champ Libre mène un travail de reflexion afin de mieux comprendre la perception et l’impact de l’association en détention et auprès du grand public. Voici les résultats du volet de cette enquête consacré aux intervenants extérieurs qui sont intervenus au cours de l’année 2019.

Qu’est-ce qu’un intervenant ? Une personne qui va bénévolement se rendre en prison ou dans un CHRS pour partager son métier ou sa passion auprès d’un groupe de personnes curieuses de son sujet. Formé en amont, il ira ponctuellement (pour une conférence ou une fanfare) ou pour un cycle de 3, 4 ou 5 ateliers, toujours accompagné par des membres de l’association Champ Libre.

Moteur de Champ Libre, les intervenants disparaissent parfois de nos radars alors qu’ils sont souvent désireux de rester en contact avec nous. Nous sommes partis de cette envie de fédérer une communauté. Derrière ça, les objectifs définis pour créer le questionnaire ont été :

  • mieux saisir l’impact que les ateliers ont sur eux et ainsi
  • motiver et convaincre les membres de l’association de la pertinence de nos actions,
  • légitimer nos actions auprès de subventionneurs,
  • motiver de nouveaux potentiels intervenants,
  • améliorer notre formation des intervenants,
  • améliorer notre suivi et reprendre contact suite à l’atelier.

Cette enquête a cherché à connaître le ressenti des intervenants et ce qu’ils avaient retiré de leur expérience. Pour découvrir les résultats complet, c’est

>>> par ici <<<

 

On est nombreux-ses à Champ libre a être allé voir Des Hommes, documentaire de Alice Odiot et Jean-Robert Viallet. On vous conseille, tant qu’il est encore au cinéma !

Une plongée dans la prison des Baumettes (l’ancien bâtiment, pas le nouveau). Un moyen de percevoir la violence psychologique que représente l’enfermement et d’observer les rapports de force qui se jouent en détention.

C’est souvent absurde, parfois désespérant mais en tout cas précieux pour tous ceux qui veulent se questionner sur la réalité carcérale de la France d’aujourd’hui ⭐⭐⭐

Pour écouter France Culture et en savoir plus.

Ou pour vous faire votre propre avis, les séances au ciné ici.

Mercredi 17 juillet, nous rencontrions Matthieu Quinquis, avocat au barreau de Paris et auteur d’un mémoire sur la policiarisation de l’administration pénitentiaire. Membre du bureau de l’Observatoire international des prisons (OIP), il a également participé à l’enquête récente publiée récemment sur les violences commises en détention par le personnel pénitentiaire : « Omerta, opacité, impunité » (mai 2019).

Cette rencontre passionnante a permis de retracer l’histoire de la création des ÉRIS et de leur doctrine d’emploi, de discuter de la chronologie des campagnes de recrutement du personnel de l’AP, les évolutions des répartitions de missions, du processus de privatisation,… Suivi d’un questionnement plus large sur le rôle de la détention et la mission sécuritaire de l’AP, la transformation du métier de surveillant·e pénitentiaire, et le passage de l’ordre pénitentiaire à l’ordre carcéral.

En quelques points :

  • Les ÉRIS ont été créé en 2003, dans le cadre d’une crise de l’image de l’AP suite au rapport du Sénat (2000) sur les conditions de détention « Prisons : une humiliation pour la République »  et la même année la parution du livre de Véronique Vasseur, et suite à des émeutes et d’évasions spectaculaires, ou tentatives d’évasion, comme celle de Christophe Khider en 2001.
  • Les missions des ÉRIS évoluent et aujourd’hui sont principalement consacrées à la sécurisation des travaux, aux opérations de fouille généralisée et de fouille sectorielle, etc.
  • Ils s’intègrent dans le mouvement global de privatisation de la détention (renvoi de l’AP aux missions de greffe, d’administration et de sécurité/surveillance)
  • Intégration de l’AP dans la « sécurité globale » post-11 septembre, aux côtés de la police, la gendarmerie, les douanes ou la police aux frontières, et considération de l’AP comme une force de sécurité intérieure
  • Problème de la doctrine d’emploi des ÉRIS, leur mission originellement de dernier recours à la demande du directeur d’établissement, autorisation de l’usage de la force (avec une définition étendue) – l’usage des armes étant conditionné aux règles de droit commun (légitime défense, proportionnalité, dernier recours)
  • 2 arrêts prononcés par la Cour européenne des droits humains (CEDH) contre la France du fait des ÉRIS, en 2011 (pour des faits remontant à 2005 et 2008)

Bibliographie

Véronique Vasseur, Médecin Chef à la prison de la santé
Loïc Wacquant, Les prisons de la misère
Didier Fassin, La force de l’ordre

Lors de l’Assemblée Générale 2019, les membres de l’association ont débattu pendant plus d’une heure sur la question de savoir si Champ libre avait vocation à prendre des positions publiques sur les questions de politique pénale et carcérale, de même que sur les problématiques de lien social.

Ces questionnements faisaient suite à des discussions animées entre bénévoles au cours des mois précédant l’AG, concernant la signature de pétitions sur des sujets de politique carcérale, et plus largement le développement d’une activité de plaidoyer.

Via la méthode du débat mouvant, nous avons donc demandé aux membres de l’assemblée de se positionner pour ou contre l’affirmation suivante :

Ce qui nous a permis d’analyser les opportunités mais aussi les risques d’une telle décision, avant de procéder au vote à la majorité.

De manière générale, le fait que l’association prenne des positions publiques sur l’importance du lien social, qui est au coeur de son action, et s’affirme ainsi comme un acteur militant de la lutte contre l’isolement et la marginalisation sociale dans le débat public, n’a pas beaucoup fait débat, la plupart des bénévoles y voyant un moyen pour l’association de :

  • GAGNER EN VISIBILITÉ : en développant les relations presse ;
  • MIEUX DÉFENDRE SES VALEURS SOCLES : en rendant plus audible ce que nous défendons déjà via notre action (le droit des personnes les plus isolées à la culture et aux savoirs, la nécessité de décloisonner certains univers pour les ouvrir sur la cité et favoriser le vivre ensemble, l’importance de la rencontre et du lien social pour lutter contre les préjugés, etc.)

La discussion a néanmoins achoppé sur la question de savoir si l’association devait (ou pas) prendre position sur les questions de politique pénale et carcérale.

Pour les défenseurs du OUI, il était important que Champ libre puisse prendre des positions publiques sur ces questions, pour :

  • SE RAPPROCHER d’associations qui partagent notre sensibilité sur ces questions, et ainsi leur donner plus de poids dans le débat public ;
  • ASSUMER PUBLIQUEMENTdes positions qui sont déjà partagées par un grand nombre de bénévoles (sur les conditions d’incarcération, la nécessité de dé développer les alternatives à l’incarcération, etc.) ;
  • ÉVITER TOUTE RÉCUPÉRATION POLITIQUE : en développant notre propre plaidoyer sur ces questions, on limite le risque d’être considéré comme “sous-traitants” de l’Administration Pénitentiaire et de voir notre action instrumentalisée.

Pour les défenseurs du NON, en faisant cela, l’association risquait :

  • DE RESTREINDRE LA DIVERSITÉ DE SES MEMBRES :risque de faire fuir des bénévoles potentiels, ayant des positions moins arrêtées sur la détention mais curieux de découvrir notre action, alors que l’une des valeurs premières de l’association est justement l’ouverture aux autres et à la différence ;
  • DE PERDRE DES MARGES DE MANOEUVRE EN DÉTENTION : la liberté dont nous disposons aujourd’hui en détention (dans le choix des sujets abordés, la quantité de personnes que nous faisons entrer, etc.) tient essentiellement à la relation de confiance que nous avons réussi à instaurer avec l’Administration Pénitentiaire. L’objectif premier de l’association étant de favoriser les rencontres entre individus, et ainsi de militer par l’action, il serait dommage de perdre les marges de manoeuvre dont nous disposons aujourd’hui pour des prises de positions publiques ;
  • DE MANQUER DE LÉGITIMITÉ :l’association ne dispose pas de véritable expert de ces questions en interne (juriste, psychiatre, travailleur social..), et n’est donc pas légitime à prendre des positions fermes et définitives sur ces questions qui nécessitent bien souvent du recul et de l’expérience ;

En définitive, il a été voté à la majorité que :

  1. Champ Libre s’exprimerait publiquement sur les questions touchant à son objet social (développement du lien social, lutte contre l’isolement).
  2. Champ Libre ne s’exprimerait pas publiquement sur les questions de politique pénale et carcérale (ce qui n’empêche pas ses membres de le faire en leur nom).